Pour mémoire 5
AVRIL
-
Bombes au sud...[et un peu plus à l’est]
- Bombes au nord...[et un peu
plus à l’ouest]
Le
mois a bien commencé : pour fêter bientôt six mois de guerre
à Gaza, le chef de l’État israélien a décidé de frapper ce
premier jour d’avril l’ambassade d’Iran en Syrie : de quoi
transformer la tragédie locale en conflit international élargi à
tout le moyen-orient, voire au-delà.
Ce
n’est que plusieurs jours plus tard que la République islamique
d’Iran, qui ne pouvait laisser cet affront sans réponse, a
répliqué (de façon relativement circonspecte) en envoyant des
missiles frapper le plateau du Golan. Ce qui a permis à la presse
occidentale, presque à l’unisson, d’affirmer que l’Iran
attaquait le territoire israélien : deux contre-vérités :
1) le régime inquiétant des mollahs a en l’occurrence montré de
la retenue en répliquant modérément à la destruction de son
ambassade qui a fait treize morts, et aux attaques sur le sud Liban
visant le Hezbollah. 2) Jusqu’à preuve du contraire, le plateau du
Golan fait partie des territoires occupés par Israël et non de son
territoire internationalement reconnu.
Il
semble de plus en plus clair que le premier ministre Netanyahu ne
répugnerait pas, sous prétexte de défense, à embraser la région
ou toute une partie du monde. Est-ce seulement pour échapper aux
poursuites judiciaires qui le pressent ? Malgré le cynisme dont
témoigne sa carrière politique, je ne peux croire que cet homme,
qui traîne dans son sillage de multiples plaintes, dirige la
politique de son pays dans le simple but de s’épargner la case
prison. Il y a tout de même, en Israël comme à l’extérieur, pas
mal de monde pour le suivre encore.
Comment
et à quel titre justifier alors l’inexistence d’un peuple
(palestinien) connu pour ses poètes, ses intellectuels, ses musiques
et ses chants ? Comment le faire disparaître, l’invisibiliser ?
Le
fondre dans un amalgame composite tenu pour intrinsèquement hostile
semble une méthode parmi d’autres. Netanyahu se présente comme
seul rempart (de l’occident?) face au monde arabe, ou
arabo-persique, ou musulman, on ne sait plus trop, et voue dès lors
sa nation au sacrifice. Tout en sacrifiant concrètement des vies
aussi bien israéliennes que gazaouies, iraniennes ou autres…
Qu’est-ce
qui importe en définitive dans cette orgie sacrificielle ?
Réduire les opposants ? Faire de l’état de guerre un mode
d’être naturel ? Prétendre à une suprématie naturelle ou
divine ?
Ces
conceptions aussi floues que discutables ont tout de même l’air
plus profondes que les soucis juridiques d’un vieux politicien
roublard et retors.
Cependant
ne résonnent-elles pas, aussi, comme de vagues prétextes ?
Quel
esprit éclairé irait délibérément frapper l’ambassade d’un
pays non-belligérant, quelque inquiétantes que soient par ailleurs
ses dispositions politiques ?
Depuis,
en France, plusieurs meetings de soutien au peuple palestinien ont
été interdits. Une plainte a été déposée contre une candidate
figurant sur une liste pour les élections européennes pour
« apologie du terrorisme ». Cette juriste française
renommée sur le plan international a le tort d’avoir une origine
palestinienne. Il s’agit en l’occurrence de semer le doute sur
son identité française, et au-delà de discréditer globalement le
mouvement sous lequel elle se présente.
Pour
la première fois sous la cinquième république,
l’instrumentalisation de la Justice par la calomnie s’oppose
frontalement au fonctionnement électoral démocratique des
institutions.
Pourtant
avril 2024 faisait converger Pessah la Pâques juive, la Pâque
chrétienne et l’aïd marquant la fin du ramadan, fêtes de
l’alliance, de la résurrection, de la charité selon les trois
religions du livre. Cela augurait sans doute d’une ère de
conciliation et d’ouverture. Il n’en a rien été.
24
avril : plus de 600 signalements auraient été recueillis entre
le 7 octobre et décembre 2023 pour des propos visant à la défense
du peuple palestinien, et dans ce cadre la présidente du groupe LFI
à l’assemblée nationale, après la candidate aux élections,
vient à son tour d’être convoquée par la justice. Il ne suffit
donc pas de dénoncer l’attaque du Hamas du 7 octobre : toute
prise en compte de la réalité des populations palestiniennes (de
Gaza, Israël ou Cisjordanie) devient passible d’une action en
justice. Tout se passe comme si ces populations ne devaient pas
exister : ce sont elles qui systématiquement posent problème.
Cette
attitude va à l’encontre des décisions de la cour de justice
internationale de La Haye, à l’encontre des positions d’Amnesty
International (mouvement apolitique des droits humains, prix Nobel de
la paix, qui dénonce une ségrégation de type apartheid…) mais,
alors même qu’aux USA et ailleurs des voix (souvent juives)
s’élèvent contre les débordements du gouvernement Netanyahu, le
gouvernement français profite de la tragédie pour discréditer ses
opposants.
Jusqu’à
quand demeurerons-nous prisonniers de la calomnie et de la
malveillance ?
Jusqu’à
quand les appels à la paix et à la modération seront-ils dénaturés
et ciblés, et la liberté d’expression (pacifique) bafouée ?
Jusqu’à
quand continuera-t-on de parler de démocratie là où les opposants
sont interdits de paroles, où même les candidat.e.s à des
élections voient leurs meetings annulés ?
Le
processus est simple : les opposants à la thèse des
organisateurs s’agitent assez pour faire craindre un trouble à
l’ordre public (en clair des exactions). Les préfet.e.s, garants
de cet ordre ne s’en prennent pas à qui le menace par la violence,
mais s’appuient sur le risque de troubles pour interdire purement
et simplement les débats prévus, ou les prises de paroles au sein
de l’espace public ou des universités...
On
ne fait pas taire les chiens qui aboient mais on arrête la
caravane...et puis on l’incrimine.
Dans
ces conditions, d’aucuns s’interrogent sur le sens actuel du mot
démocratie appliqué à la situation de notre pays.
Voyons
ce que sera le joli mois de mai, à commencer par le jour de fête
des travailleuses et travailleurs, par lequel se referme le mois des
poissons en eau trouble et s’annoncent les futurs
anticyclones...les beaux jours quoi, avec leurs lendemains qui
chantent, leur temps des cerises et d’autres espoirs encore.
Pour mémoire 4
MARS
- Bombes au sud...
- Bombes au nord...
Le 2,
sur France Info, on apprend que pour la première fois des avions-cargos
américains ont largué au sud de Gaza l'équivalent de 38 000 repas aux
populations affamées. On s'en réjouirait si la population vivante,
quoique réduite, ne demeurait supérieure à deux millions de personnes.
L'aide ainsi apportée représente un repas pour une personne sur
cinquante. Dans le même temps, des dizaines de camions sont bloqués à la
frontière avec l’Égypte. Et la radio ne dit pas si l'aviation
israélienne a bombardé les rassemblements où les nourritures étaient
distribuées, comme ce fut la cas deux jours auparavant.
Le 3, un dimanche :
les suisses, dont on connait la propension à l'islamo-gauchisme et le
mépris de leurs intérêts, ont voté à plus de 58% pour le maintien de
leur système de retraites par répartition et pour l'augmentation des
pensions. Ils ont rejeté dans le même temps tout report de l'âge de la
retraite. Pourquoi la France n'a-t-elle pas organisé de "votation" sur
ce même sujet l'an dernier ?
5 mars
: TV5 monde revient sur les suites de la déclaration de notre
président, prêt à "envoyer des troupes au sol" pour soutenir l'Ukraine
et exhortant nos alliés à en faire autant.
a) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky "n'a
jamais demandé que des troupes étrangères combattent pour son
pays", a dit mardi un porte-parole de la Maison Blanche,
interrogé sur les propos du président français.
b) "Il n'y aura pas de troupes américaines
engagées au sol en Ukraine. Et vous savez quoi? Ce n'est pas ce que
demande le président Zelensky. Il demande des outils et des
capacités. Il n'a jamais demandé que des troupes étrangères
combattent pour son pays", a déclaré John Kirby,
porte-parole du Conseil de sécurité nationale [des U.S.A.].
c) Après déjà une série de tensions récentes sur le
dossier ukrainien, l'Allemagne n'a pas apprécié l'avertissement [ en forme de leçon ] de la France aux européens :"Nous n'avons pas besoin (...) de
discussions sur le fait d'avoir plus ou moins de courage",
a réagi le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius. "Cela
n'aide pas vraiment à résoudre les problèmes".
d) Emmanuel Macron a jugé aujourd'hui à Prague
"nécessaire" de bousculer les alliés de
l'Ukraine, qu'il a exhortés à "ne pas être lâches"
face à une Russie "inarrêtable". Le
président français a dit "assumer" ses récents
propos controversés sur la possibilité d'envoyer des troupes
occidentales dans ce pays en guerre.
Aux
informations relayées par TV5 Monde, Dominique de Villepin (diplomate
éminent du parti Les Républicains, ex premier ministre et ministre des
affaires étrangères) a apporté quelques précisions sur LCI :
-
Les propos de Prague ont été tenus lors d'une visite aux français y
résidant, ce qui n'est pas le lieu d'une annonce internationale.
L'ambiance est plutôt aux petits fours et champagne qu'aux déclarations
de politique étrangère à visée militaire. M. de Villepin a conclu sur
une image souriante : en matière diplomatique il est bon d'être le
premier du peloton, mais pas de s'échapper.
-
Toute son intervention a été marquée par cette forme d'ironie discrète
mais constante. Il a estimé que les propos de notre président étaient
non seulement déplacés (pas à leur place) mais inconsidérés vis-à-vis de
nos partenaires. Loin des déclarations d'intention tonitruantes, il a
été très précis sur ce qu'est la politique de dissuasion et sur les
armements conventionnels (le nombre d'obus par exemple) que nous n'avons
plus. Il ressort de cette intervention minutieuse de M. de Villepin que
sans la gravité de la situation, ce serait les propos va-t-en guerre
qui relèveraient du dérisoire.
C'est ainsi que l'ont pris nos partenaires, moins habitués que nous à subir et se soumettre aux vérités présidentielles.
Le 15 :
Mon père aurait aujourd'hui 96 ans et Jules César, mort aux Ides de mars, encore plus...
Mon
père qui avait coutume de dire "Les cocos y disent pas des conneries"
aurait été malheureux des récentes déclarations du secrétaire général du
PCF Fabien Roussel
qui fait le maximum pour diviser la gauche et pouvoir se targuer qu'il a
redressé le vote communiste de 2,3 à....au moins 2,5%.
Quant
à notre président, après avoir été recadré par l'Europe et Washington,
il a recausé au peuple français hier soir à la télé. Comme il avait
parlé lors d'un cocktail mondain d'envoyer
des soldats français sur le sol ukrainien, on craignait le pire, qui
n'a pas eu lieu : il s'est semble-t-il contenté de chercher à se tirer
d'affaire en disant que pour promouvoir la paix il fallait être fort
(paraphrase stupide du "si vis pacem para bellum"), car la Russie
menaçait la France (??) et que nous allions en conséquence tripler notre
production d'obus.
Bon : à quand l'exhortation à creuser des tranchées sous les trottoirs ?
Le dimanche 17 :
les citoyen.ne.s russes se sont rendu.e.s aux urnes. 87% ont renouvelé
leur confiance à Vladimir Poutine. "Sans commentaire" évidemment.
Le 24 mars
: une semaine après cette triomphale réélection, un attentat revendiqué
par des groupes djihadistes a fait 144 morts et plusieurs centaines de
blessés à Moscou. Le Poutine nouveau insinue sans la moindre preuve et
contre les revendications en question que l'Ukraine pourrait avoir sa
part au massacre, thème largement repris par les médias russes à la
botte du pouvoir. (Les autres, lorsqu'ils ne sont pas morts, se font
rares et discrets).
Le 25 mars
: ONU : première véritable adoption (abstention et non veto des USA)
d'une résolution exigeant le cessez-le-feu à Gaza. Reste à la mettre en
pratique.
MARS
: le mois guerrier a donc tenu la dragée haute au discourtois mois de
février : guerres un peu partout...Mais outre l'Ukraine et Gaza, la plus
meurtrière dans la durée semble être le conflit dont on parle moins,
celui qui depuis des années déchire le Soudan et décime la population
dont une large part a trouvé refuge en Égypte et surtout au Tchad,
jusqu'à créer dans ce dernier pays une situation de disette.
Avril permettra-t-il de desserrer l'armure ?
Pour mémoire 3
Du 16 au 29 février : Bombes et blocus de Gaza, toujours plus de 100 otages du Hamas détenus, bombes en Ukraine et menaces du pire.
Le 22 février :
Sans
commentaire, je me fais le relais d'une action de Greenpeace : Dans la
nuit du 21 au 22, Greenpeace a déboulonné 5 enseignes considérées comme
responsables en priorité de la crise agricole actuelle :
- Leclerc comme représentant de la grande distribution
- Bayer leader des pesticides
- LDC (40% de la distribution du poulet), marques "le gaulois" et "maître coq"
-
Lactalis (1er groupe mondial de produits laitiers. En 2022 en France,
les marges du groupe ont augmenté de 68% alors que le prix du lait payé
aux éleveurs baissait de 4%).
-
Avril qui à l'international développe ses activités dans les
biocarburants et en France est leader des produits oléagineux avec les
marques Lesieur ou Puget...Le président du conseil d'administration de
ce groupe se trouve être monsieur Rousseau, également président de la
FNSEA (Fédération syndicale agricole majoritaire de notre pays.
_____
Ce
même jour j'ai pleuré : translation des cendres de Missak Manouchian et
de Mélinée sa femme ("ma Mélinée mon orpheline"). Résistants étrangers
panthéonisés quand on repousse et tue les étrangers d'aujourd'hui par
des lois qui refusent le droit du sol, et autres choses semblables :
schizophrénie meurtrière.
Le 23 février :
6 Césars ont été obtenus par le film de Justine Triet Anatomie d'une chute.
Tant de belles choses ont été dites sur ce film exceptionnel que je
n'ajouterai pas d'article au grand nombre déjà paru. Des comédiens au
scénario, de la philosophie générale de l'oeuvre - qui jusqu'au bout
alimente la complexité et le doute - au traitement méticuleux de
chaque détail (par exemple les yeux du chien et du jeune homme, d'ailleurs comédien exceptionnel), tout est remarquable.
Le 24 février :
Cela
fait 2 ans pile que l'armée russe a attaqué l'Ukraine. 2 ans de
souffrances de populations qui, avec leurs différends et leurs
différences, ne s'attendaient sans doute pas à tant de pertes, de morts
et de vaines souffrances. Mais il y a désormais, comme la plupart du
temps en temps de paix et comme toujours en temps de guerre, propagande
plutôt qu'information. Il ne s'agit pas de croire tel ou tel camp mais
d'essayer de voir où cela mène, et force est de constater qu'à part plus
de souffrance, on ne voit pas d'issue prochaine pour les peuples,
c'est-à-dire en termes plus ordinaires "pour les gens". Qui souffrent.
Qui n'ont qu'une vie ici-bas et qui la perdent à des combats qu'iels
n'ont pas choisi ni voulu pour la presque totalité d'entre eux et
surtout d'entre elles. Pourquoi les USA (qu'on appelle bizarrement
"occident") tiennent-ils à étendre leur influence mercantile jusqu'à
l'est de la mer Noire ? Pourquoi la Russie du dictateur n'a-t-elle pas
préféré une entente cordiale avec le grand voisin trop convoité ?
En
tout cas les peuples souffrent, crèvent une fois encore, pour des
prurits nationaux qu'on croyait éteints après la 1ère puis la 2e guerres
mondiales. A moins qu"une fois encore le discours nationaliste ne soit
qu'un paravent à la préférence des intérêts financiers de quelques-uns
sur la vie des autres.
"Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?" chantait Brel.
_____
Dans
la foulée de la commission européenne souhaitant réduire la dette,
notre ministre de l'économie a annoncé un plan d'austérité d'une dizaine
de milliards, touchant donc les services et programmes publics
(hôpitaux, transports, enseignement...).
Le 25 février :
les
élections présidentielles devaient se tenir ce dimanche au Sénégal. Le
président sortant (qui n'a pas l'air de vouloir sortir malgré ses
allégations) les a reportées MAIS le conseil constitutionnel a invalidé
ce report.
Courageux
conseil constitutionnel du Sénégal qui, malgré les incarcérations
arbitraires d'opposants et les accusations fantaisistes les concernant,
apparait comme ce qu'il doit être : le garant de la constitution, donc
de la démocratie de ce pays, en dépit des coups de force que tente le
pouvoir de monsieur Macky Sall - dont le prénom ne peut que faire penser
au personnage de l'opéra de quatre sous.
Quant
au conseil constitutionnel sénégalais, sa juste détermination pourrait
servir de modèle ailleurs, où des entorses à la loi constitutionnelle
sur les élections - présidentielles ou autres - ne sont pas forcément à
écarter.
Devant
l'ambassade d'Israël aux États-Unis, un citoyen états-unien nommé Aaron
Bushnell (membre de l'armée de l'air) s'est immolé par leu feu pour protester contre l'action conduite par l'armée israélienne
à Gaza, action soutenue par son pays. Aucun des médias mainstream
n'a évoqué cet atroce sacrifice. Ce qui ne fut le cas jadis ni pour les
bonzes qui dénonçaient ainsi la guerre du Vietnam, ni à propos de Jan
Palach après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les forces du pacte de
Varsovie.
Le 26 février : 3 bonnes nouvelles hélas très modestes.
1)
Plusieurs syndicats lycéens se sont réunis puis unis pour n'en former
qu'un seul pour apporter d'autres réponses aux inquiétudes de la
jeunesse, que les évidences trompeuses que l'extrême-droite assène.
Réponse solidaire à la fabrication de boucs-émissaires.
2)
Le concert néonazi de musique métal qui avait été interdit s'est tenu
dans un village discret du Dauphiné devant......150 personnes. C'est
réjouissant si le chiffre est bien représentatif de cette mouvance.
3)
Le Président de la République conspué au salon de l'agriculture. Il
reste à donner un sens cohérent à cette jacquerie qui ferait regretter
les temps chiraquiens.
Le 27 février
: Bonne nouvelle encore : Brico-dépôt (mon correcteur me suggère
"lombricompost") m'a félicité car j'avais créé mon compte avec succès,
donc trois raisons de me réjouir : la création du compte, les
félicitations qu'elle induit, et la débâcle de mon correcteur
orthographique.
Le 28 février : encore une bonne nouvelle : j'ai touché ma paye.
Mais pendant ce temps-là, les bombes tombent toujours sur l'Ukraine et Gaza.
Dans ce contexte tragique, février le terrible s'accorde cette année une journée supplémentaire.
Le 29 février
: ces jours derniers, notre président avait évoqué l'envoi de troupes
françaises au sol pour soutenir l'Ukraine. Il avait ainsi beaucoup
inquiété ses amis européens qui s'étaient tus ou désolidarisés de cette
initiative inattendue. Mais il n'a pas inquiété le président russe
Vladimir Poutine (dont le principal opposant vient de s'éteindre au
goulag) qui a menacé l'Europe occidentale d'une frappe nucléaire si la
proposition française devait être suivie d'effets.
Les bombardements de Tsahal (l'acronyme sympa de l'armée israélienne) ont tué 100
personnes lors d'une distribution de vivres par une ONG. L'armée ne nie
pas les tirs mais attribue les cent décès aux mouvements de la foule :
la foule des affamés aurait sans doute dû se tenir plus stoïque sous les
bombes pour mieux leur échapper ?
Qui
a dit que février est le mois le plus court et le moins courtois ? En
cette année bissextile, olympique et paralympique (songeons aux futurs
survivants des conflits), il a profité de sa journée supplémentaire pour
concocter une belle épreuve d'escalade verbale dans le discours
guerrier.
Heureuse transition vers le mois de...Mars.
Pour mémoire 2
Du 5 au 15 février : - Bombes au sud....
- Bombes au nord...
La RATP a déposé un préavis de grève mobile depuis ce 5 février jusqu'au 9 septembre.
Le 6 février : quatrième
remaniement ministériel en moins de 2 ans : il parait que la
constitution de la Vème République avait été mise en place pour éviter
l'instabilité de l’exécutif. On se trouve aujourd'hui avec un
gouvernement qui s'appuie sur une non majorité de parlementaires et qui,
prétendument centriste, oscille entre la droite et l'extrême-droite
pour faire passer des mesures antisociales.
Hier
huit membres du MODEM ont été condamnés pour avoir mis sur pied un
système d'emplois fictifs : le trésorier, d'autres responsables
éminents, mais le leader du parti est acquitté : F. Bayrou n'était pas
au courant. Était-il mieux informé lorsqu'il était ministre ?
[additif du 10 : le parquet a fait appel]
Mme. von der Leyen, Présidente de la commission européenne, annonce le retrait du règlement sur les pesticides.
Le 7 février : - Bombes...4 mois de riposte israélienne depuis l'attaque du Hamas.
- Bombes...2 ans bientôt depuis la première offensive russe en Ukraine.
Total
énergies a annoncé pour 2023 un bénéfice net voisin de 20 milliards. Le
montant reversé aux actionnaires est trois fois supérieur à la part
réservée à la recherche.
Le 8 février
: non assez content de la cherté des biens de consommation, le
gouvernement vient d'imposer aux fournisseurs d'électricité une hausse
de 10% sur les taxes.
Le 9 février
: - Bombes...
- Bombes...
Tractage sur un marché de quartier populaire pour appeler à la paix.
Nombreuses personnes qui s'arrêtent pour discuter et livrer tantôt ce
qu'elles ont sur le cœur, tantôt leur vision sur la politique
internationale. Parfois des propos étranges, comme ce théoricien qui
fait remonter à Pharaon la nature dictatoriale du régime
égyptien...(???).
Si
le Hamas et le gouvernement de Netanyahou sont à parts égales rendus
responsables du conflit, c'est vis-à-vis de l’Égypte que les critiques
sont les plus vives - au plan humanitaire.
Ce même jour ma belle-fille a obtenu son permis de conduire.
Le 10 février : - Bombes...
- Bombes...
Le
nombre de gazaouis tués en représailles de l'attaque du Hamas du 7
octobre 23 s'élèverait autour de 28000 personnes, dont 21000 femmes et
enfants. On dénombre 81 reporters / journalistes parmi les victimes.
Le 14 février : - Bomb...
- B...
Josep
Barrell i Fontelles, vice-président de la Commission Européenne,
s'élève contre la poursuite des frappes sur Rafah et demande ouvertement
au gouvernement Netanyahou où il compte envoyer les gazaouis acculés à
la frontière sud du territoire puisque ils n'ont nulle part où aller.
Les
hommages se multiplient, y compris depuis les rangs de ses farouches
adversaires, après le décès de Robert Badinter (95 ans) ex-ministre de
la Justice à qui l'on doit l'abolition de la peine de mort et autres
mesures humanistes sous la présidence de F. Mitterrand. On lui doit la dépénalisation de l'homosexualité : la loi établie sous le régime de Vichy n'avait pas été abolie auparavant.
Le 15 février : - ....
- ....
Grève jusqu'au lundi 19 février prévue à la SNCF.
Pour mémoire 1
Moins qu'une suite d'événements que d'abondants organes de presse (mainstream ou non) rapportent en écho, le Phil des actus se présente plutôt comme des réflexions ou rapprochements qui surviennent au hasard des informations reçues.
Toutefois,
devant l'évolution rapide d'événements marquants, et la stagnation
d'autres encore plus tragiques, je ferai de temps en temps le point sur
la période écoulée : on oublie vite comment les choses se sont passées. C'est ce rappel qui alimente cette "chronique", appendice factuel et subjectif au "Phil des actus".
Du 30 janvier au 4 février : semaine que couvre ce premier récapitulatif pour mémoire.
Le 30 janvier
: - Bombes au sud de Gaza, plusieurs dizaines de morts selon le "Fatah"
(malgré l'injonction de la CIJ de prévenir un risque de génocide dans
le secteur).
- Bombes au nord de l'Ukraine (Kharkiv), chiffres contradictoires.
-
En France des agriculteurs bloquent certains accès d'autoroute et
visent d'accéder au marché de Rungis. Encercler Paris ? Le ministère de
l'intérieur a ordonné d'empêcher par tous les moyens l'accès des engins à
la capitale.
- Le 1er ministre G. Attal promet un assouplissement des normes, l'Europe y réfléchit.
- Il annonce une baisse sélective des allocations chômage et confirme
le temps de travail (15 heures mensuelles) pour les bénéficiaires du RSA
(600€). Prévoit de généraliser le Service National, et moins qu'une
militarisation je crains une baisse sur le prétendu "coût du travail"
avec tous ces gens qui travailleront gratis : rétablissement de la
corvée en quelque sorte, qui se substitue au travail rémunéré...
- Il veut mettre fin à la loi SRU : pas de mixité sociale dans les secteurs urbains...
Le 31 janvier : - Bombes au sud de Gaza, 125 morts selon le "Fatah"
- Bombes au nord de l'Ukraine.
- Les agriculteurs continuent. Le syndicat majoritaire récrimine contre
l'Europe pour s'affranchir des contraintes environnementales, d'autres
représentations fustigent les contrats de libre échange et le saccage
des territoires.
- Grève des enseignants annoncée pour le 1er février.
Le 1er février : - Bombes au sud de Gaza.
- Bombes au nord de l'Ukraine.
- Hors série du Monde Diplomatique (Manières de Voir) sur Israël et la Palestine.
-
Au soir de ce jeudi, le gouvernement a satisfait les revendications de
la F.N.S.E.A. qui appelle à suspendre l'action musclée entreprise. Mais
tous les autres groupements, qui veulent des paysans dignes,
correctement rémunérés pour leur travail et qui ne détruisent pas
l'environnement, sont encore plus insatisfaits. Au moins les données
sont clarifiées et le mouvement moins écartelé.
-
Ce même soir, les enseignants grévistes sont estimés à plus de la
moitié (45 à 65% selon les sources et les secteurs. Du jamais vu depuis
des décennies.
- Des lycéens ont également débrayé pour exiger l'abolition de parcoursup et d'autres mesures...
Le 2 février : - Bombes au sud de Gaza.
- Bombes au nord de l'Ukraine.
- Fait rarissime : un recteur (celui de l'académie de Paris)
démissionne. Il avait acté un projet sur les classes préparatoires (aux
grandes écoles) visant à plus de mixité sociale, projet que la ministre a
soumis à un moratoire.
Or
ce recteur avait été chef de cabinet du ministre Blanquer (mon
correcteur d'orthographe me suggère "planquer"), ce n'est donc pas un
opposant à l'actuel gouvernement.
Le 3 février : - Bombes au sud de Gaza. - Bombes au nord de l'Ukraine.
-
Cessation programmée du financement de la principale ONG humanitaire de
Gaza (UNRWA) par les USA et d'autres pays occidentaux dont la France.
Dans le même temps cette ONG est proposée pour le prix Nobel de la Paix
et J. Biden prend des mesures contre les violences de colons extrémistes
en Cisjordanie.
-
Le 1er ministre a résorbé les blocages de la FNSEA en cédant aux
revendications les plus réactionnaires : nouveaux OGM, suspension du
plan de réduction des pesticides, réduction des délais de recours (donc
de la possibilité de s'opposer) face aux projets de méga-bassines et
d'élevage industriel, etc...
Le 4 février : - .....
- .....
- C'est le dernier jour de "l'autre festival", 5ème édition d'un
"festival des livres" en Avignon. Après Ségolène Royal entendue hier,
assistons à une conférence de Mme. Naudin et M. Bilheran à propos de
leur livre : Police : la loi de l'omerta paru
aux éditions du Cherche Midi. Réconfort de l'existence de lanceurs
d'alertes dans un contexte hostile, mais aussi découragement devant le
fait que tous ces engagements pour que le monde change se heurtent à
toujours plus de déni, de caricatures malveillantes, de violences et de
TINA (There is no alternative) des pouvoirs en place, qui jusqu'à
présent finissent par ostraciser les personnes qui font la nation et
dénaturer le langage jusqu'à la perte du sens ordinaire des mots
démocratie, sécurité, progrès ou avenir : qu'est-ce qu'envisager
l'avenir lorsqu'il n'y a pas d'alternative, sinon du désespoir ?
Qu'est-ce que le progrès dans le désespoir ? Qu'est-ce que la sécurité
quand elle consiste à promener sur le territoire des forces nombreuses
de police, de gendarmerie et autres militaire, et perfectionner les
fichages généralisés, qu'est-ce que la démocratie quand le pouvoir
s'oppose à 80% de la population, comme ce fut le cas sur les retraites ?
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