Chronique des Actus

 

 

Pour mémoire 5

AVRIL

- Bombes au sud...[et un peu plus à l’est]

- Bombes au nord...[et un peu plus à l’ouest]


Le mois a bien commencé : pour fêter bientôt six mois de guerre à Gaza, le chef de l’État israélien a décidé de frapper ce premier jour d’avril l’ambassade d’Iran en Syrie : de quoi transformer la tragédie locale en conflit international élargi à tout le moyen-orient, voire au-delà.

Ce n’est que plusieurs jours plus tard que la République islamique d’Iran, qui ne pouvait laisser cet affront sans réponse, a répliqué (de façon relativement circonspecte) en envoyant des missiles frapper le plateau du Golan. Ce qui a permis à la presse occidentale, presque à l’unisson, d’affirmer que l’Iran attaquait le territoire israélien : deux contre-vérités : 1) le régime inquiétant des mollahs a en l’occurrence montré de la retenue en répliquant modérément à la destruction de son ambassade qui a fait treize morts, et aux attaques sur le sud Liban visant le Hezbollah. 2) Jusqu’à preuve du contraire, le plateau du Golan fait partie des territoires occupés par Israël et non de son territoire internationalement reconnu.


Il semble de plus en plus clair que le premier ministre Netanyahu ne répugnerait pas, sous prétexte de défense, à embraser la région ou toute une partie du monde. Est-ce seulement pour échapper aux poursuites judiciaires qui le pressent ? Malgré le cynisme dont témoigne sa carrière politique, je ne peux croire que cet homme, qui traîne dans son sillage de multiples plaintes, dirige la politique de son pays dans le simple but de s’épargner la case prison. Il y a tout de même, en Israël comme à l’extérieur, pas mal de monde pour le suivre encore.

Comment et à quel titre justifier alors l’inexistence d’un peuple (palestinien) connu pour ses poètes, ses intellectuels, ses musiques et ses chants ? Comment le faire disparaître, l’invisibiliser ?

Le fondre dans un amalgame composite tenu pour intrinsèquement hostile semble une méthode parmi d’autres. Netanyahu se présente comme seul rempart (de l’occident?) face au monde arabe, ou arabo-persique, ou musulman, on ne sait plus trop, et voue dès lors sa nation au sacrifice. Tout en sacrifiant concrètement des vies aussi bien israéliennes que gazaouies, iraniennes ou autres…

Qu’est-ce qui importe en définitive dans cette orgie sacrificielle ? Réduire les opposants ? Faire de l’état de guerre un mode d’être naturel ? Prétendre à une suprématie naturelle ou divine ?

Ces conceptions aussi floues que discutables ont tout de même l’air plus profondes que les soucis juridiques d’un vieux politicien roublard et retors.

Cependant ne résonnent-elles pas, aussi, comme de vagues prétextes ?

Quel esprit éclairé irait délibérément frapper l’ambassade d’un pays non-belligérant, quelque inquiétantes que soient par ailleurs ses dispositions politiques ?


Depuis, en France, plusieurs meetings de soutien au peuple palestinien ont été interdits. Une plainte a été déposée contre une candidate figurant sur une liste pour les élections européennes pour « apologie du terrorisme ». Cette juriste française renommée sur le plan international a le tort d’avoir une origine palestinienne. Il s’agit en l’occurrence de semer le doute sur son identité française, et au-delà de discréditer globalement le mouvement sous lequel elle se présente.

Pour la première fois sous la cinquième république, l’instrumentalisation de la Justice par la calomnie s’oppose frontalement au fonctionnement électoral démocratique des institutions.


Pourtant avril 2024 faisait converger Pessah la Pâques juive, la Pâque chrétienne et l’aïd marquant la fin du ramadan, fêtes de l’alliance, de la résurrection, de la charité selon les trois religions du livre. Cela augurait sans doute d’une ère de conciliation et d’ouverture. Il n’en a rien été.


24 avril : plus de 600 signalements auraient été recueillis entre le 7 octobre et décembre 2023 pour des propos visant à la défense du peuple palestinien, et dans ce cadre la présidente du groupe LFI à l’assemblée nationale, après la candidate aux élections, vient à son tour d’être convoquée par la justice. Il ne suffit donc pas de dénoncer l’attaque du Hamas du 7 octobre : toute prise en compte de la réalité des populations palestiniennes (de Gaza, Israël ou Cisjordanie) devient passible d’une action en justice. Tout se passe comme si ces populations ne devaient pas exister : ce sont elles qui systématiquement posent problème.

Cette attitude va à l’encontre des décisions de la cour de justice internationale de La Haye, à l’encontre des positions d’Amnesty International (mouvement apolitique des droits humains, prix Nobel de la paix, qui dénonce une ségrégation de type apartheid…) mais, alors même qu’aux USA et ailleurs des voix (souvent juives) s’élèvent contre les débordements du gouvernement Netanyahu, le gouvernement français profite de la tragédie pour discréditer ses opposants.

Jusqu’à quand demeurerons-nous prisonniers de la calomnie et de la malveillance ?

Jusqu’à quand les appels à la paix et à la modération seront-ils dénaturés et ciblés, et la liberté d’expression (pacifique) bafouée ?

Jusqu’à quand continuera-t-on de parler de démocratie là où les opposants sont interdits de paroles, où même les candidat.e.s à des élections voient leurs meetings annulés ?

Le processus est simple : les opposants à la thèse des organisateurs s’agitent assez pour faire craindre un trouble à l’ordre public (en clair des exactions). Les préfet.e.s, garants de cet ordre ne s’en prennent pas à qui le menace par la violence, mais s’appuient sur le risque de troubles pour interdire purement et simplement les débats prévus, ou les prises de paroles au sein de l’espace public ou des universités...

On ne fait pas taire les chiens qui aboient mais on arrête la caravane...et puis on l’incrimine.


Dans ces conditions, d’aucuns s’interrogent sur le sens actuel du mot démocratie appliqué à la situation de notre pays.

Voyons ce que sera le joli mois de mai, à commencer par le jour de fête des travailleuses et travailleurs, par lequel se referme le mois des poissons en eau trouble et s’annoncent les futurs anticyclones...les beaux jours quoi, avec leurs lendemains qui chantent, leur temps des cerises et d’autres espoirs encore.

 

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 Pour mémoire 4

MARS

- Bombes au sud...
- Bombes au nord...
Le 2, sur France Info, on apprend que pour la première fois des avions-cargos américains ont largué au sud de Gaza l'équivalent de 38 000 repas aux populations affamées. On s'en réjouirait si la population vivante, quoique réduite, ne demeurait supérieure à deux millions de personnes. L'aide ainsi apportée représente un repas pour une personne sur cinquante. Dans le même temps, des dizaines de camions sont bloqués à la frontière avec l’Égypte. Et la radio ne dit pas si l'aviation israélienne a bombardé les rassemblements où les nourritures étaient distribuées, comme ce fut la cas deux jours auparavant.

Le 3, un dimanche : les suisses, dont on connait la propension à l'islamo-gauchisme et le mépris de leurs intérêts, ont voté à plus de 58% pour le maintien de leur système de retraites par répartition et pour l'augmentation des pensions. Ils ont rejeté dans le même temps tout report de l'âge de la retraite. Pourquoi la France n'a-t-elle pas organisé de "votation" sur ce même sujet l'an dernier ?


5 mars : TV5 monde revient sur les suites de la déclaration de notre président, prêt à "envoyer des troupes au sol" pour soutenir l'Ukraine et exhortant nos alliés à en faire autant.

a) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky "n'a jamais demandé que des troupes étrangères combattent pour son pays", a dit mardi un porte-parole de la Maison Blanche, interrogé sur les propos du président français.

b) "Il n'y aura pas de troupes américaines engagées au sol en Ukraine. Et vous savez quoi? Ce n'est pas ce que demande le président Zelensky. Il demande des outils et des capacités. Il n'a jamais demandé que des troupes étrangères combattent pour son pays", a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale [des U.S.A.].

c)  Après déjà une série de tensions récentes sur le dossier ukrainien, l'Allemagne n'a pas apprécié l'avertissement [ en forme de leçon ] de la France aux européens :"Nous n'avons pas besoin (...) de discussions sur le fait d'avoir plus ou moins de courage", a réagi le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius. "Cela n'aide pas vraiment à résoudre les problèmes".

d) Emmanuel Macron a jugé aujourd'hui à Prague "nécessaire" de bousculer les alliés de l'Ukraine, qu'il a exhortés à "ne pas être lâches" face à une Russie "inarrêtable". Le président français a dit "assumer" ses récents propos controversés sur la possibilité d'envoyer des troupes occidentales dans ce pays en guerre.

Aux informations relayées par TV5 Monde, Dominique de Villepin (diplomate éminent du parti Les Républicains, ex premier ministre et ministre des affaires étrangères) a apporté quelques précisions sur LCI :  

- Les propos de Prague ont été tenus lors d'une visite aux français y résidant, ce qui n'est pas le lieu d'une annonce internationale. L'ambiance est plutôt aux petits fours et champagne qu'aux déclarations de politique étrangère à visée militaire. M. de Villepin a conclu sur une image souriante : en matière diplomatique il est bon d'être le premier du peloton, mais pas de s'échapper.

- Toute son intervention a été marquée par cette forme d'ironie discrète mais constante. Il a estimé que les propos de notre président étaient non seulement déplacés (pas à leur place) mais inconsidérés vis-à-vis de nos partenaires. Loin des déclarations d'intention tonitruantes, il a été très précis sur ce qu'est la politique de dissuasion et sur les armements conventionnels (le nombre d'obus par exemple) que nous n'avons plus. Il ressort de cette intervention minutieuse de M. de Villepin que sans la gravité de la situation, ce serait les propos va-t-en guerre qui relèveraient du dérisoire.

C'est ainsi que l'ont pris nos partenaires, moins habitués que nous à subir et se soumettre aux vérités présidentielles.


Le 15

Mon père aurait aujourd'hui 96 ans et Jules César, mort aux Ides de mars, encore plus...

Mon père qui avait coutume de dire "Les cocos y disent pas des conneries" aurait été malheureux des récentes déclarations du secrétaire général du PCF Fabien Roussel qui fait le maximum pour diviser la gauche et pouvoir se targuer qu'il a redressé le vote communiste de 2,3 à....au moins 2,5%. 

Quant à notre président, après avoir été recadré par l'Europe et Washington, il a recausé au peuple français hier soir à la télé. Comme il avait parlé lors d'un cocktail mondain d'envoyer des soldats français sur le sol ukrainien, on craignait le pire, qui n'a pas eu lieu : il s'est semble-t-il contenté de chercher à se tirer d'affaire en disant que pour promouvoir la paix il fallait être fort (paraphrase stupide du "si vis pacem para bellum"), car la Russie menaçait la France (??) et que nous allions en conséquence tripler notre production d'obus. 

Bon : à quand l'exhortation à creuser des tranchées sous les trottoirs ? 


Le dimanche 17 : les citoyen.ne.s russes se sont rendu.e.s aux urnes. 87% ont renouvelé leur confiance à Vladimir Poutine. "Sans commentaire" évidemment.

Le 24 mars : une semaine après cette triomphale réélection, un attentat revendiqué par des groupes djihadistes a fait 144 morts et plusieurs centaines de blessés à Moscou. Le Poutine nouveau insinue sans la moindre preuve et contre les revendications en question que l'Ukraine pourrait avoir sa part au massacre, thème largement repris par les médias russes à la botte du pouvoir. (Les autres, lorsqu'ils ne sont pas morts, se font rares et discrets).

Le 25 mars : ONU : première véritable adoption (abstention et non veto des USA) d'une résolution exigeant le cessez-le-feu à Gaza. Reste à la mettre en pratique.


MARS : le mois guerrier a donc tenu la dragée haute au discourtois mois de février : guerres un peu partout...Mais outre l'Ukraine et Gaza, la plus meurtrière dans la durée semble être le conflit dont on parle moins, celui qui depuis des années déchire le Soudan et décime la population dont une large part a trouvé refuge en Égypte et surtout au Tchad, jusqu'à créer dans ce dernier pays une situation de disette.

 Avril permettra-t-il de desserrer l'armure ?

 

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Pour mémoire 3

 Du 16 au 29 février : Bombes et blocus de Gaza, toujours plus de 100 otages du Hamas détenus, bombes en Ukraine et menaces du pire.


Le 22 février
Sans commentaire, je me fais le relais d'une action de Greenpeace : Dans la nuit du 21 au 22, Greenpeace a déboulonné 5 enseignes considérées comme responsables en priorité de la crise agricole actuelle : 
- Leclerc comme représentant de la grande distribution 
- Bayer leader des pesticides
- LDC (40% de la distribution du poulet), marques "le gaulois" et "maître coq"
- Lactalis (1er groupe mondial de produits laitiers. En 2022 en France, les marges du groupe ont augmenté de 68% alors que le prix du lait payé aux éleveurs baissait de 4%).
- Avril qui à l'international développe ses activités dans les biocarburants et en France est leader des produits oléagineux avec les marques Lesieur ou Puget...Le président du conseil d'administration de ce groupe se trouve être monsieur Rousseau, également président de la FNSEA (Fédération syndicale agricole majoritaire de notre pays.
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Ce même jour j'ai pleuré : translation des cendres de Missak Manouchian et de Mélinée sa femme ("ma Mélinée mon orpheline"). Résistants étrangers panthéonisés quand on repousse et tue les étrangers d'aujourd'hui par des lois qui refusent le droit du sol, et autres choses semblables : schizophrénie meurtrière.
 
Le 23 février :
6 Césars ont été obtenus par le film de Justine Triet Anatomie d'une chute. Tant de belles choses ont été dites sur ce film exceptionnel que je n'ajouterai pas d'article au grand nombre déjà paru. Des comédiens au scénario, de la philosophie générale de l'oeuvre - qui jusqu'au bout alimente la complexité et le doute -  au  traitement méticuleux de chaque détail (par exemple les yeux du chien et du jeune homme, d'ailleurs comédien exceptionnel), tout est remarquable.

Le 24 février
Cela fait 2 ans pile que l'armée russe a attaqué l'Ukraine.  2 ans de souffrances de populations qui, avec leurs différends et leurs différences, ne s'attendaient sans doute pas à tant de pertes, de morts et de vaines souffrances. Mais il y a désormais, comme la plupart du temps en temps de paix et comme toujours en temps de guerre, propagande plutôt qu'information. Il ne s'agit pas de croire tel ou tel camp mais d'essayer de voir où cela mène, et force est de constater qu'à part plus de souffrance, on ne voit pas d'issue prochaine pour les peuples, c'est-à-dire en termes plus ordinaires "pour les gens". Qui souffrent. Qui n'ont qu'une vie ici-bas et qui la perdent à des combats qu'iels n'ont pas choisi ni voulu pour la presque totalité d'entre eux et surtout d'entre elles. Pourquoi les USA (qu'on appelle bizarrement "occident") tiennent-ils à étendre leur influence mercantile jusqu'à l'est de la mer Noire ? Pourquoi la Russie du dictateur n'a-t-elle pas préféré une entente cordiale avec le grand voisin trop convoité ? 
En tout cas les peuples souffrent, crèvent une fois encore, pour des prurits nationaux qu'on croyait éteints après la 1ère puis la 2e guerres mondiales. A moins qu"une fois encore le discours nationaliste ne soit qu'un paravent à la préférence des intérêts financiers de quelques-uns sur la vie des autres.
"Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?" chantait Brel.
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Dans la foulée de la commission européenne souhaitant réduire la dette, notre ministre de l'économie a annoncé un plan d'austérité d'une dizaine de milliards, touchant donc les services et programmes publics (hôpitaux, transports, enseignement...).

Le 25 février
les élections présidentielles devaient se tenir ce dimanche au Sénégal. Le président sortant (qui n'a pas l'air de vouloir sortir malgré ses allégations) les a reportées MAIS le conseil constitutionnel a invalidé ce report. 
Courageux conseil constitutionnel du Sénégal qui, malgré les incarcérations arbitraires d'opposants et les accusations fantaisistes les concernant, apparait comme ce qu'il doit être : le garant de la constitution, donc de la démocratie de ce pays, en dépit des coups de force que tente le pouvoir de monsieur Macky Sall - dont le prénom ne peut que faire penser au personnage de l'opéra de quatre sous.
Quant au conseil constitutionnel sénégalais, sa juste détermination pourrait servir de modèle ailleurs, où des entorses à la loi constitutionnelle sur les élections - présidentielles ou autres - ne sont pas forcément à écarter.
 
Devant l'ambassade d'Israël aux États-Unis, un citoyen états-unien nommé Aaron Bushnell (membre de l'armée de l'air) s'est immolé par leu feu pour protester contre l'action  conduite par l'armée israélienne à Gaza, action soutenue par son pays. Aucun des médias mainstream n'a évoqué cet atroce sacrifice. Ce qui ne fut le cas jadis ni pour les bonzes qui dénonçaient ainsi la guerre du Vietnam, ni à propos de Jan Palach après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les forces du pacte de Varsovie.
 
Le 26 février : 3 bonnes nouvelles hélas très modestes.
1) Plusieurs syndicats lycéens se sont réunis puis unis pour n'en former qu'un seul pour apporter d'autres réponses aux inquiétudes de la jeunesse, que les évidences trompeuses que l'extrême-droite  assène. Réponse solidaire à la fabrication de boucs-émissaires.
2) Le concert néonazi de musique métal qui avait été interdit s'est tenu dans un village discret du Dauphiné devant......150 personnes. C'est réjouissant si le chiffre est bien représentatif de cette mouvance.
3)  Le Président de la République conspué au salon de l'agriculture. Il reste à donner un sens cohérent à cette jacquerie qui ferait regretter les temps chiraquiens.

Le 27 février : Bonne nouvelle encore : Brico-dépôt (mon correcteur me suggère "lombricompost") m'a félicité car j'avais créé mon compte avec succès, donc trois raisons de me réjouir : la création du compte, les félicitations qu'elle induit, et la débâcle de mon correcteur orthographique.

Le 28 février : encore une bonne nouvelle : j'ai touché ma paye.
Mais pendant ce temps-là, les bombes tombent toujours sur l'Ukraine et Gaza.
Dans ce contexte tragique, février le terrible s'accorde cette année une journée supplémentaire.

Le 29 février : ces jours derniers, notre président avait évoqué l'envoi de troupes françaises au sol pour soutenir l'Ukraine. Il avait ainsi beaucoup inquiété ses amis européens qui s'étaient tus ou désolidarisés de cette initiative inattendue. Mais il n'a pas inquiété le président russe Vladimir Poutine (dont le principal opposant vient de s'éteindre au goulag) qui a menacé l'Europe occidentale d'une frappe nucléaire si la proposition française devait être suivie d'effets. 
 
 Les bombardements de Tsahal (l'acronyme sympa de l'armée israélienne) ont tué 100 personnes lors d'une distribution de vivres par une ONG. L'armée ne nie pas les tirs mais attribue les cent décès aux mouvements de la foule : la foule des affamés aurait sans doute dû se tenir plus stoïque sous les bombes pour mieux leur échapper ?

Qui a dit que février est le mois le plus court et le moins courtois ? En cette année bissextile, olympique et paralympique (songeons aux futurs survivants des conflits), il a profité de sa journée supplémentaire pour concocter une belle épreuve d'escalade verbale dans le discours guerrier.

Heureuse transition vers le mois de...Mars.

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Pour mémoire 2

 

 Du 5 au 15 février : - Bombes au sud....
                                   - Bombes au nord...  
La RATP a déposé un préavis de grève mobile depuis ce 5 février jusqu'au 9 septembre.
 
Le 6 février : quatrième remaniement ministériel en moins de 2 ans : il parait que la constitution de la Vème République avait été mise en place pour éviter l'instabilité de l’exécutif. On se trouve aujourd'hui avec un gouvernement qui s'appuie sur une non majorité de parlementaires et qui, prétendument centriste, oscille entre la droite et l'extrême-droite pour faire passer des mesures antisociales. 
 
Hier huit membres du MODEM ont été condamnés pour avoir mis sur pied un système d'emplois fictifs : le trésorier, d'autres responsables éminents, mais le leader du parti est acquitté : F. Bayrou n'était pas au courant. Était-il mieux informé lorsqu'il était ministre ? 
[additif du 10 : le parquet a fait appel]
 
Mme. von der Leyen,  Présidente de la commission européenne, annonce le retrait du règlement sur les pesticides.


Le 7 février : - Bombes...4 mois de riposte israélienne depuis l'attaque du Hamas.
                      - Bombes...2 ans bientôt depuis la première offensive russe en Ukraine.
 
 
Total énergies a annoncé pour 2023 un bénéfice net voisin de 20 milliards. Le montant reversé aux actionnaires est trois fois supérieur à la part réservée à la recherche.
 
 
Le 8 février : non assez content de la cherté des biens de consommation, le gouvernement vient d'imposer aux fournisseurs d'électricité une hausse de 10% sur les taxes. 
 
Le 9 février : - Bombes...
                      - Bombes...
Tractage sur un marché de quartier populaire pour appeler à la paix. Nombreuses personnes qui s'arrêtent pour discuter  et livrer tantôt ce qu'elles ont sur le cœur, tantôt leur vision sur la politique internationale. Parfois des propos étranges, comme ce théoricien qui fait remonter à Pharaon la nature dictatoriale du régime égyptien...(???).
Si le Hamas et le gouvernement de Netanyahou  sont à parts égales rendus responsables du conflit, c'est vis-à-vis de l’Égypte que les critiques sont les plus vives - au plan humanitaire.
 
Ce même jour ma belle-fille a obtenu son permis de conduire.  

Le 10 février : - Bombes...
                        - Bombes...
Le nombre de gazaouis tués en représailles de l'attaque du Hamas du 7 octobre 23 s'élèverait autour de 28000 personnes, dont 21000 femmes et enfants. On dénombre 81 reporters / journalistes parmi les victimes.

Le 14 février : - Bomb...
                        - B...
Josep Barrell i Fontelles, vice-président de la Commission Européenne, s'élève contre la poursuite des frappes sur Rafah et demande ouvertement au gouvernement Netanyahou où il compte envoyer les gazaouis acculés à la frontière sud du territoire puisque ils n'ont nulle part où aller.
 
Les hommages se multiplient, y compris depuis les rangs de ses farouches adversaires, après le décès de Robert Badinter (95 ans) ex-ministre de la Justice à qui l'on doit l'abolition de la peine de mort et autres mesures humanistes sous la présidence de F. Mitterrand. On lui doit la dépénalisation de l'homosexualité : la loi établie sous le régime de Vichy n'avait pas été abolie auparavant.
 
Le 15 février : - ....
                        - ....

Grève jusqu'au lundi 19 février prévue à la SNCF.

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 Pour mémoire 1

 

Moins qu'une suite d'événements que d'abondants organes de presse (mainstream ou non) rapportent en écho, le Phil des actus se présente plutôt comme des réflexions ou rapprochements qui surviennent au hasard des informations reçues.

Toutefois, devant l'évolution rapide d'événements marquants, et la stagnation d'autres encore plus tragiques, je ferai de temps en temps le point sur la période  écoulée : on oublie vite comment les choses se sont passées. C'est ce rappel qui alimente cette "chronique", appendice factuel et subjectif au "Phil des actus".
 
Du 30 janvier au 4 février : semaine que couvre ce premier récapitulatif pour mémoire.
 
Le 30 janvier : - Bombes au sud de Gaza, plusieurs dizaines de morts selon le "Fatah" (malgré l'injonction de la CIJ de prévenir un risque de génocide dans le secteur).
                           - Bombes au nord de l'Ukraine (Kharkiv), chiffres contradictoires.
                      - En France des agriculteurs bloquent certains accès d'autoroute et visent d'accéder au marché de Rungis. Encercler Paris ? Le ministère de l'intérieur a ordonné d'empêcher par tous les moyens l'accès des engins à la capitale.
                          - Le 1er ministre G. Attal promet un assouplissement des normes, l'Europe y réfléchit.
                       - Il annonce une baisse sélective des allocations chômage et confirme le temps de travail (15 heures mensuelles) pour les bénéficiaires du RSA (600€). Prévoit de généraliser le Service National, et moins qu'une militarisation je crains une baisse sur le prétendu "coût du travail" avec tous ces gens qui travailleront gratis : rétablissement de la corvée en quelque sorte, qui se substitue au travail rémunéré...
                         - Il veut mettre fin à la loi  SRU : pas de mixité sociale dans les secteurs urbains...
 
Le 31 janvier :     - Bombes au sud de Gaza, 125 morts selon le "Fatah"
                             - Bombes au nord de l'Ukraine.
                      - Les agriculteurs continuent. Le syndicat majoritaire récrimine contre l'Europe pour s'affranchir des contraintes environnementales, d'autres représentations fustigent les contrats de libre échange et le saccage des territoires.
                         - Grève des enseignants annoncée pour le 1er février. 
 
Le 1er février : - Bombes au sud de Gaza.
                         - Bombes au nord de l'Ukraine.
                   - Hors série du Monde Diplomatique (Manières de Voir) sur Israël et la Palestine. 
                      - Au soir de ce jeudi, le gouvernement a satisfait les revendications de la F.N.S.E.A. qui appelle à suspendre l'action musclée entreprise. Mais tous les autres groupements, qui veulent des paysans dignes, correctement rémunérés pour leur travail et qui ne détruisent pas l'environnement, sont encore plus insatisfaits. Au moins les données sont clarifiées et le mouvement moins écartelé.
                         - Ce même soir, les enseignants grévistes sont estimés à plus de la moitié (45 à 65% selon les sources et les secteurs. Du jamais vu depuis des décennies.
                        - Des lycéens ont également débrayé pour exiger l'abolition de parcoursup et d'autres mesures... 
 
Le 2 février :   -   Bombes au sud de Gaza.
                        -   Bombes au nord de l'Ukraine. 
                     -   Fait rarissime : un recteur (celui de l'académie de Paris) démissionne. Il avait acté un projet sur les classes préparatoires (aux grandes écoles) visant à plus de mixité sociale, projet que la ministre a soumis à un moratoire.
Or ce recteur avait été chef de cabinet du ministre Blanquer (mon correcteur d'orthographe me suggère "planquer"), ce n'est donc pas un opposant à l'actuel gouvernement. 
 
Le 3 février : - Bombes au sud de Gaza.
                      -   Bombes au nord de l'Ukraine.
                      - Cessation programmée du financement de la principale ONG humanitaire de Gaza (UNRWA) par les USA et d'autres pays occidentaux dont la France. Dans le même temps cette ONG est proposée pour le prix Nobel de la Paix et J. Biden prend des mesures contre les violences de colons extrémistes en Cisjordanie.
                - Le 1er ministre a résorbé les blocages de la FNSEA en cédant aux revendications les plus réactionnaires : nouveaux OGM, suspension du plan de réduction des pesticides, réduction des délais de recours (donc de la possibilité de s'opposer) face aux projets de méga-bassines et d'élevage industriel, etc...
 
Le 4 février :     - .....
                          - .....
                      - C'est le dernier jour de "l'autre festival", 5ème édition d'un "festival des livres" en Avignon. Après Ségolène Royal entendue hier, assistons à une conférence de Mme. Naudin et M. Bilheran à propos de leur livre : Police : la loi de l'omerta paru aux éditions du Cherche Midi. Réconfort de l'existence de lanceurs d'alertes dans un contexte hostile, mais aussi découragement devant le fait que tous ces engagements pour que le monde change se heurtent à toujours plus de déni, de caricatures malveillantes, de violences et de TINA (There is no alternative) des pouvoirs en place, qui jusqu'à présent finissent par ostraciser les personnes qui font la nation et dénaturer le langage jusqu'à la perte du sens ordinaire des mots démocratie, sécurité, progrès ou avenir : qu'est-ce qu'envisager l'avenir lorsqu'il n'y a pas d'alternative, sinon du désespoir ? Qu'est-ce que le progrès dans le désespoir ? Qu'est-ce que la sécurité quand elle consiste à promener sur le territoire des forces nombreuses de police, de gendarmerie et autres militaire, et perfectionner les fichages généralisés, qu'est-ce que la démocratie quand le pouvoir s'oppose à 80% de la population, comme ce fut le cas sur les retraites ?
 

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